Photographie de Jean-Michel Kolko |
Il n'y pas d'histoire à proprement parler, il n'y a que des bribes de souvenirs qui remontent à la surface de façon aléatoire dans le ciel tourmenté des grands espaces de la mémoire. Indomptable est l'océan, imprévisibles sont les pensées. Entre le ciel et la mer, deux abîmes qui nous attirent, les points de mire de notre destin, un paquebot magnifique se laisse ballotter par la houle, et porter par l'humeur de ses passagers. Dépourvu de capitaine, de maître d'équipage, de repères tout simplement,
« On navigue sans but mais peut-être suit-on des chemins qui nous aspirent. »
Immuable le décor, infinies ses variations. On se surprend à plonger au fond des éléments, à déceler leurs nuances et fluctuations, à dessiner du regard leur cheminement capricieux, à trouver sa voie au milieu de tout cela. On reste médusé par le pouvoir d'attraction de ces choses qui nous dépassent et qui inspirent le respect. Parfois, l'appel du large est trop puissant et on se laisse alors- jouissive soumission- entraîner au sein de cette béance matricielle, engloutir au cœur de l'abysse, pour y rejoindre les créatures qui y habitent depuis la nuit des temps. Un instant durant, l'écho d'une complainte se fait entendre, un mythe ressurgit et des émotions primitives déferlent sur les uns et les autres.
Il n'y a pas d'histoire à proprement parler, il n'y a que des passés à explorer, des torrents d'images à apprivoiser, des routes à serpenter. Notre vie est une mer déchaînée à laquelle nous sommes confrontés dès le plus jeune âge. A sa merci, sans bouée de sauvetage, nous devons nous débattre contre vents et marées. Accepter d'être ici sans pourtant avoir la certitude de ne pas simultanément être là, vivre incessamment le flux et reflux des instantanés de notre existence, de réminiscences ancestrales, sans pour autant être capable d'en maîtriser l'intensité.
Il n'y a pas d'histoire à proprement parler, il n'y a que des passés à explorer, des torrents d'images à apprivoiser, des routes à serpenter. Notre vie est une mer déchaînée à laquelle nous sommes confrontés dès le plus jeune âge. A sa merci, sans bouée de sauvetage, nous devons nous débattre contre vents et marées. Accepter d'être ici sans pourtant avoir la certitude de ne pas simultanément être là, vivre incessamment le flux et reflux des instantanés de notre existence, de réminiscences ancestrales, sans pour autant être capable d'en maîtriser l'intensité.
Joël Roussiez, peintre minutieux du monde marin, conteur hors pair, passant insensiblement d'un registre à l'autre, parvient avec une redoutable efficacité à marier les mots afin de leur insuffler un mouvement de balancier qui transporte le lecteur à bord d'Un Paquebot magnifique.
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