Sachez que si la revue est une pépite en soi, le blog, quant à lui, représente une mine d'or inépuisable.
Bien sûr, la priorité est donnée aux nouvelles qui concernent Le Visage vert et celle qui gravitent autour, salons, rencontres, débats, séances d'exorcisme ou de spiritisme dans un village paumé du massif central (j'exagère quand même un peu).
"Il y a aura des nouvelles des littératures qui nous séduisent, quelques envolées critiques, et des incitations diverses et variées à la lecture" annonce t-on dans le premier billet. Pour moi, il y a surtout eu des nuits blanches qui se sont soldées par un allongement sans fin de ma liste de livres à lire, de blogs ajoutés à mes favoris et autres curiosités à dénicher, sans parler de toutes les expositions ou rencontres auxquelles je n'ai pas pu assister pour la bonne raison que je découvre ces nouvelles largement en différé.
Parmi celles-ci, j'ai eu la très agréable surprise d'apprendre que Le visage vert s'apprête à pointer le bout de son nez vert avec un seizième numéro, avec de délicieuses frayeurs en perspective: un riche dossier sur la sorcellerie allemande, deux nouvelles de Jules Lermina (L'écorché vivant et Au-delà) et une incursion en terre chinoise. Demandez le programme, le voici.
Comme si cela ne suffisait pas, Le Visage vert sort des ténèbres, avec Zulma, sa maison, pas moins de trois nouvelles parutions. Ainsi, sont attendues "Le marais aux sorcières, une longue nouvelle de l’écrivain autrichien Paul Busson, accompagné d’un essai de Michel Meurger sur les femmes louves et d’un texte inédit en français de Friedrich de La Motte Fouqué, Lamont, un recueil de nouvelles d’Anne-Sylvie Salzman( que nous évoquions lors du précédent billet) et… enfin, oui, La sirène tant attendue, une histoire en images de Stepan Ueding", l'arlésienne du Visage vert en quelque sorte. Que demande le peuple? Que Le visage vert honore le Marché de la poésie de Paris(du 18 au 21 juin) de sa présence? Oui, cette infatigable équipe, habituée à nous plonger dans des ténèbres insondables, sortira de son antre, pendant les jours les plus lumineux de l'année, pour rencontrer ses fidèles lecteurs et autres curieux. Bel effort!
Par ailleurs, on retrouve non seulement ce qui fait l'actualité du monde étrange et fantastique, mais aussi des exhumations dans les thèmes qui sont chers à la revue: le vampirisme, l'occultisme, ou plus généralement, l'étrangeté sous toutes ses formes. Le blog se permet de rendre hommage à des formes artistiques aussi variées que le cinéma, la photographie, l'illustration, la bande-dessinée ou même la musique.
Les compères se donnent à coeur joie de sortir de l'ombre le méritant cinéma fantastique japonais avec des représentants comme le célèbre Kiyoshi Kurosawa, ou les moins connus Shinya Tsukamoto et Hiroshi Teshigahara ou même Hirokazu Koreeda et Kôji Wakamatsu.
En tant que passionné de cinéma d'animation, je ne pouvais pas me permettre de passer sous silence les invitations à découvrir des maîtres du genre, comme la pionnière de l'animation qu'est Lotte Reiniger, dont l'oeuvre a inspiré toute une génération de Tim Burton à Michel Ocelot( Princes et Princesses). Son oeuvre maîtresse, Les aventures du Prince Ahmed, réputée pour être l'un des tout premiers films d'animation de l'histoire, est disponible depuis peu dans une édition collector, bourrée de bonus, et à la présentation soignée. Le visage vert n'a pas manqué non plus d'évoquer tour à tour une rareté de Jan Svankmajer( Sileni) réputé pour son adaptation audacieuse d'Alice au pays des merveilles de Lewis Caroll, et une autre oeuvre qui mérite le détour, Christies de Phil Mulloy, cet animateur au style cartoon assez jouissif.
Je n'avais jamais tourné mes yeux vers la peinture étrange d'Alfred Kubin(honte à moi!). Grâce au visage vert, son oeuvre étrange et funèbre ne me seront plus tout à fait étrangères. Pour ceux qui ne le savaient pas, Alfred Kubin est aussi l'auteur d'un roman fantasmagorique, L'autre côté, publié chez Corti( en 2000) et d'un recueil de nouvelles au titre évocateur, Le cabinet de curiosités. Sans nul doute, ces deux titres figureront parmi mes prochaines lectures et je tâcherai d'en rendre compte au cours d'un prochain billet.
J'aurais pu aussi évoquer l'oeuvre du peintre Odilon Rédon mais je vous laisse découvrir quelques uns de ses tableaux sur un blog qui lui est consacré.
Le visage vert nous laisse aussi une myriade de portes ouvertes vers d'autres blogs, littéraires pour l'essentiel. L'un d'entre eux, créé par l'un des fondateurs de la revue, justement s'appelle La porte ouverte et il nous offre une alternance pertinente entre extraits de texte à forte résonance fantastique, citations et illustrations.
Je ne pouvais non plus passer sous silence la découverte de Romain Verger, qui tient un site de création littéraire, plastique, vidéo et enregistrement. Ce touche-à-tout est un admirateur du travail de David Lynch et cela se ressent dans ses expérimentations en tous genres. L'une de ses spécialités est le gif animé de morceaux de film. Il est aussi l'une des plumes du magazine sitartmag et aussi un romancier déroutant, comme l'attestent les deux oeuvres publiées chez une maison qui me tient à coeur, Quidam. Il s'agit de Zones sensibles et Grande ourse, qui exploite l'un des thèmes chers à Romain Verger, l'influence d'une vie ancestrale chez l'homme contemporain.
Il est fort probable que le nom de Romain Verger refasse son apparition dans ces pages, d'autant plus qu'on apprend ici qu'il devrait marquer de son empreinte la cuvée 2010 du Visage vert...
Je pourrais aussi évoquer les innombrables étrangetés dont le blog fait allusion mais je préfère vous laisser plonger au coeur des ténèbres.
Par ailleurs, les billets sont suffisamment concis et tentants pour donner envie de vagabonder ici et là.
Curiosité, éclectisme, richesse, documenté, ouvert, Le Visage blog du vert a vraiment tout pour plaire. La taverne lui souhaite une longue vie.
- A découvrir aussi, le site officiel du visage vert
- Retrouvez même le groupe Le visage vert sur facebook
3 commentaires:
Vous êtes vraiment trop bon. Je ne veux pas plomber encore un peu plus vos nuits, mais vous savez que nous avons un site officiel à cette adresse ?
http://www.levisagevert.com
(bibliographies, librairie...)
Bien à vous !
Quand il y a un blog aussi riche que le vôtre, je ne peux le passer sous silence. Pour le site, je l'avais vu mais n'avais pas donné le lien. Je répare la chose de ce pas.
J'attends votre prochain billet car il commence à se faire attendre si je puis me permettre.
Hem. Vous avez raison, jeune Ed Wood. Ce soir, au pire demain matin. Il portera (que ceci reste entre nous) sur la Quinta da Regaleira.
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