-Meilleurs romans de l'année
-Meilleures romans lus pendant l'année
-Meilleures nouvelles
-Meilleure bande-dessinée
-Meilleures lectures hors-catégories
Souvent, cela a été délicat de composer un classement ferme et définitif. Parfois, certains titres se sont démarqués. La lecture pouvant marquer de mille et une manières, il est bien difficile de faire prévaloir certains sentiments à d'autres. Pourtant, il fallait faire un choix et j'ai fait celui de privilégier l'originalité et la qualité littéraire de l'oeuvre. Venons-en aux classements:
- Meilleurs romans de l'année
2-Le Secret de Caspar Jacobi de Alberto Ongaro( Anarchasis)
3- A l'Ombre des humains de Lalier Walker (Atelier In8)
Pour celui-ci, je dois dire que c'était assez limpide. En effet, L'Ami Butler a été mon gros coup de coeur de l'année, que ce soit dans le thème ou dans la façon romanesque de l'aborder. D'ailleurs, depuis sa sortie, ce livre a été distingué par le prix Librairie Initiales et salué par la critique spécialisée. Quand on sait que ce coup de maître est aussi le coup d'essai de l'auteur dans le genre romanesque, on ne peut qu'être impatient de découvrir ce que Jérôme Lafargue nous réservera par la suite(à noter que vous pouvez déjà découvrir les Venues chez les éditions atelier in8, nouvelle parue en 2007).
Désolé cher Alberto de classer votre dernier roman derrière le premier "d'un jeune auteur" mais Jérôme Lafargue a fait très fort et Le Secret de Caspar Jacobi aurait peut-être été réhaussé d'une marche si je n'avais pas lu au préalable l'extraordinaire Taverne du doge Loredan.
Lalie Walker, avec A l'Ombre des humains, s'affirme comme une auteur de polar originale et dérangeante.
J'ai dû faire l'impasse sur certains titres qui auraient pu justement trouver une place sur ce podium. Je pense à l'une des grandes découvertes de l'année, Linda Lê et son In Memoriam,fil conducteur à travers les écrits d'un père décédé pour constituer sa mémoire.
- Meilleures lectures de l'année
2-La fin des Temps de Haruki Murakami (Seuil/ 1992)*
3-La Partita de Alberto Ongaro(Editions Sylvie Messenger/1987)*
4-Le Pilon de Paul Désalmand (Quidam Editeur/ 2006)
5-L'Evangile du Crime de Linda Lê (Julliard/1999)*
*disponible en poche également
Je ne pouvais pas retenir moins de cinq titres sans me sentir frustré de faire honneur à mes lectures de l'année. Les titres d'Alberto Ongaro s'imposaient nettement aux plus hautes marches. On ne reviendra pas sur La Taverne du Doge qui constitue un chef-d'oeuvre injustement méconnu de la littérature. Un coup de génie décapant du roman à tiroirs. Après La Taverne, la Partita fait partie des incontournables du roman d'aventures, du vrai, de l'authentique.
La Fin des Temps de Murakami est l'oeuvre la plus marquante de l'inégale bibliographie de l'auteur,à mes yeux. Ici, on voyage insensiblement entre deux mondes. La mélancolie incomparable de Murakami n'a jamais été aussi bien transmise au lecteur que dans ce chef-d'oeuvre.
Qui mieux que Paul Désalmand aurait pu donner lieu à l'aventure d'un livre, de sa naissance à sa mort programmée? Une idée pour le moins originale, racontée avec beaucoup de verve et de culture.
Enfin, L'Evangile du crime n'a pas eu l'honneur d'un billet dans la taverne. Et pourtant, c'est une oeuvre remarquable, une sorte d'enquêtes croisées sur des personnages qui décident de se donner la mort. L'écriture chirurgicale de Linda Lê dissèque ses personnages de façon troublante et enivrante.
- Meilleures nouvelles
2- On ne peut pas continuer comme ça de Anne-Marie Garat( Atelier In8/2006)
3- Ma rencontre avec la fille cent pour cent parfaite de Haruki Murakami extrait du recueil l'Elephant s'évapore (Seuil/1993)
Ici, cela s'est avéré très délicat de faire un choix. Grâce aux éditions de l'atelier in8, j'ai découvert de bien belles nouvelles et j'aurais pu retenir bien d'autres titres de la collection "La porte à côté" comme le Lecteur de Patricia Martin-Deffrennes, Le Quai des neiges de Carlos Gastán ou Une Nuit à Madrid de Olivier Deck. J'aurais pu aussi retenir la nouvelle de Saki,La Fenêtre Ouverte au dénouement pour le moins surprenant.
La Mouche de Linda Lê réalise de façon merveilleuse ce qu'on peut faire avec l'écriture, un savant mélange de style, d'audace et d'imagination avant tout.
On ne peut pas continuer comme ça de A.M.Garat prouve que cette auteure confirmée du roman sait aussi écrire de bien belles nouvelles.
La nouvelle de Murakami est tellement savoureuse qu'elle mériterait un prix pour cela. Le titre en dit long et croyez-moi, le narrateur prend cette rencontre très au sérieux. On vit au ralenti la progression des sentiments qui l'envahissent avec un humour très...murakamien.
- Meilleure bande-dessinée
Pour cette catégorie, j'avais le choix entre la saga Le Sommet des dieux de Jirô Taniguchi ou Le Journal de mon père du même Taniguchi.
C'est cette dernière oeuvre que j'ai retenue car elle réalise le tour de force d' immiscer chez le lecteur des sentiments rares pour ce genre d'oeuvres, comme la nostalgie. Un récit en partie auto-biographique qui met en scène un personnage revenant dans son village natale pour assister à la veillée funéraire de son père. A cette occasion et au contact des personnes qui l'ont connu, les souvenirs refont surface.
- Hors-catégories
-Ecrire est un miracle de Paul Désalman (éditions Bérinice/2003)
Ici, pas d'ordre retenu car comment comparer des oeuvres inclassables, des monuments comme Au-Dessous du Volcan de Malcolm Lowry? Une descente aux enfers pesante, troublante pour laquelle l'auteur s'est permis toutes les audaces pour faire percevoir au lecteur les effets de l'alcool, autres impressions et perceptions personnelles, et d'annoncer le drame qui se joue. Même si certaines parties m'ont échappé, j'ai conscience que cette oeuvre mérite plus d'une relecture pour en saisir tout le charme et la teneur diabolique. J'espère pouvoir avoir un jour plus de clés en mains pour être armé afin de chroniquer ce livre monumental dont on ne sort pas indemme.
Ecrire est un miracle est un ensemble disparate de chroniques, lettres et autres billets d'humeur qui gravitent autour du thème de l'écriture. Paul Désalmand fait ici prévaloir son écriture débridée et pour le moins désopilante Fort de son expérience dans les différentes professions de l'édition et d'une grande culture, il fait partager des tranches de vie littéraire savoureuses.
Pour conclure ce bilan, j'aimerais remercier tous les auteurs qui m'ont fait vibré cette année et ceux qui ont répondu à mon appel(merci tout particulier à Alberto Ongaro). Je suis vraiment ravi des échanges insoupçonnés que ces lectures m'ont permis d'avoir.
J'espère sincèrement que l'année suivante sera aussi riche en lecture et en plaisir de partager autour d'elle...
Réagissez par le biais d'un commentaire en faisant partager vos lectures les plus marquantes de la saison 2007-2008.
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